20 mars 2025
Le point veille

Slanted#38 ou l’éloge des couleurs

La Belle Semeuse puise son inspiration dans une multitude de ressources. La grande diversité des œuvres présentes dans ce magazine ainsi que leur usage de la couleur est d’une réelle utilité pour notre agence.

Les couleurs occupent une place centrale dans l’univers de la communication. Source de notre créativité, La Belle Semeuse s’emploie à s’imprégner d’autant d’imaginaires qu’elle le peut, intensifiant en conséquence son éventail de compétences afin de mieux vous être utile. C’est ainsi que nous vous présentons, d’après l’appréciation de son admiratrice Lucie (une de nos graphistes !), le magazine qui occupe une place de choix parmi nos multiples références.

Bien plus qu’une ode à la pluralité des couleurs, Slanted#38 nous interroge sur notre perception et notre usage de la colorimétrie. Ce numéro, issu de l’éditeur allemand indépendant Slanted Publishers, est exclusivement consacré à la couleur et est né d’un appel mondial à la candidature lancé par l’éditeur lui-même et publié en octobre 2021 (couvrant la période de l’automne 2021 jusqu’à l’hiver 2022). Il a pour objectif de célébrer « le bonheur, la joie de vivre, le pouvoir, le symbolisme, et la signification des couleurs ». Au total sont présentées les œuvres de 300 designers, illustrateurs, photographes, artistes et écrivains parmi les plus de 1300 candidatures reçues. Véritable célébration de l’art contemporain, ce numéro se veut engagé, poétique, voire humoristique. Mais il se caractérise en s’appuyant avant tout sur la phrase du peintre espagnol Joan Miro : « J’essaie d’appliquer des couleurs comme des mots qui façonnent des poèmes, comme des notes qui façonnent de la musique ». Alors apologète de la couleur et de son usage, ce numéro qui se présente comme un recueil d’œuvres emploie notre créativité à aller au-delà de la simple perception des couleurs : il s’agit de les mettre à l’épreuve, de les transgresser et de les exploiter comme des outils permettant la compréhension et la remise en question de notre environnement dans ce qu’il a de plus simple et de plus quotidien.

« Happy sad » : l’antagonisme comme vecteur de submersion

Arrêtons-nous un instant sur l’œuvre intitulée « Happy Sad », accessible à la page 222 du magazine. Sont confrontées ici deux émotions antagonistes : le bonheur et la tristesse. La première, dont le terme anglais comporte plus de lettres que le terme désignant la tristesse (la rendant alors plus imposante visuellement), est submergée par les couleurs et placée hiérarchiquement au-dessus de la seconde sur l’affiche. Elle est présentée comme emplie d’une pléthore de couleurs : le jaune, le bleu, le vert et l’orange ; lesquelles ont tendance à tomber sur la tristesse comme une chute d’eau atteignant son bassin de plongée. La seconde est quant à elle dominée par une unique couleur : le blanc ; couleur synonyme de vide, de silence ou de transparence. Les points colorés présents sur cette œuvre se distinguent par leur placement hétérogène, avec une nette distinction entre les points colorés et les points blanc. En effet, l’émotion positive qu’est le bonheur est engloutie par bien plus de ronds colorés que ne l’est la tristesse. Ces disques blancs sont très centrés sur le terme « Sad » et ne se dispersent pas, marquant une nette opposition d’avec sa rivale, quant à elle très colorée et transgressive.           

Si l’on s’en tient à la description de l’œuvre par son créateur, le studio indépendant « Stefano Reboli Studio », présentée dans le magazine, l’idée de la supériorité d’une émotion sur l’autre est explicite : « Every time you feel sad, stick a white dot, every time you feel happy, stick a colored one ! This analog interactive poster helps you forget the bad and focus on the good ». Ainsi la joie serait prépondérante dans une vie, tandis que la tristesse serait passagère et suppléée par le bonheur dont le rôle serait de la subvertir. Cette œuvre présentée en ces termes comme « analog interractif poster » soit une affiche interactive et analogique, démontre la liaison inaliénable entre ces deux sensibilités, in fine non pas tant comme antagonistes, mais bien comme deux éléments hétéroclites complémentaires.    

Bénéfique à une nouvelle interprétation de nos codes sociétaux, ce magazine, comparable à un essai littéraire voué à la réflexion, nous induit à nous questionner sur le sens donné aux couleurs et sur leur utilité, démontrant en conséquence leur rôle comme puissant facteur de progrès.

Les couleurs et la communication, toute une histoire donc !

Plus d’informations sur Slanted Magazine ici.

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